Édition du mercredi 25 octobre 2000
Seuls 34 % des personnes interrogées, parmi les bénéficiaires des 276 0000 emplois-jeunes, “peuvent être considérées comme autonomes et employables”
Une enquête menée par l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), qui syndique à la fois policiers, agents de l'Education nationale et fonctionnaires territoriaux, montre que les 276 000 personnes titulaires d’un emploi-jeune sont très inquiètes sur l’avenir de cet emploi et sa pérennisation
Selon cette enquête, menée sur la base de 1 300 questionnaires et de 150 entretiens, ce sentiment d’inquiétude est très fort chez les aides-éducateurs (75 %), un peu moindre parmi ceux engagés dans les collectivités territoriales (54 %) et un peu plus faible dans les associations.
Les bénéficiaires de ces emplois, qui sont dans une grande majorité des femmes (63 %), ont en moyenne 24,4 ans et les deux tiers possèdent au moins le baccalauréat. L'étude confirme également que le dispositif a permis d'offrir à un grand nombre d'entre eux un véritable emploi : 50 % étaient au chômage et 24 % avaient “un emploi précaire”.
L'absence de perspective de formation est sans doute un des fondements de cette inquiétude. Ainsi, dans les collectivités locales, 50% n’ont aucune formation programmée, 30% dans l’Éducation nationale, près de 50% dans la police et 40% dans les associations.
L'enquête montre aussi que seuls 34 % des emplois-jeunes interrogés “ peuvent être considérés comme autonomes et employables ”. Il s’agit des plus diplômés (bac + 2 et au-delà) et des plus âgés.
Par ailleurs, une autre catégorie, évaluée à 35% du total, “plus jeunes, moins autonomes ”, avec des origines sociales “ modestes ”, présente une attitude “ attentiste ” et reste “ marquée par une précarité héritée ” de leur famille. Cette population est passée du CES (contrat emploi-solidarité) à l'emploi-jeune sans autre projet que de durer dans le dispositif.
De son côté, le gouvernement cherche depuis plusieurs mois un dispositif cohérent de pérennisation des emplois-jeunes. Les ministres sont chargés par Lionel Jospin de faire des propositions pour assurer la pérennisation des 276 000 emplois-jeunes.
Les pressions des Verts et des communistes incitent cependant le gouvernement à présenter son plan de pérennisation sans tarder. Un bilan et des mesures ont été discutés lors de la réunion des ministres du 5 octobre. Pour l'instant, le gouvernement semble rejeter l'idée d'une aide générale dégressive pour tous les emplois-jeunes non solvabilisés, forcément très coûteuse. Le ministère de l'Emploi et de la solidarité, qui évalue à 55 % le pourcentage des services solvables créés par les associations, juge que ce chiffre peut encore être amélioré. Dans les collectivités locales, il préconise l'accès des jeunes à la fonction publique territoriale, grâce à des concours “ aménagés ” et en adaptant les grilles de manière à prendre en compte ces nouveaux métiers et l'expérience acquise par les jeunes.
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